Leopoldo Alas "Clarín" (1852-1901)
Œuvre clé : La Regenta (1884-1885)
"Vetusta" est le nom que Clarín a donné à Oviedo dans son chef-d'œuvre, La Regenta. Ce nom évoque une ville ancienne, provinciale et ancrée dans l'immobilisme moral, où l'hypocrisie religieuse et les passions cachées dominent la vie sociale.
Pourquoi "Vetusta" ?
- Dérivé du latin vetus (vieux), reflétant l'atmosphère oppressive et décadente de l'Oviedo du XIXe siècle.
- Clarín critique le fanatisme religieux, la corruption politique et l'ambiance bourgeoise oisive de la ville.
- Représente l'immobilisme social et la double morale de l'époque.
Lieux emblématiques dans La Regenta :
Armando Palacio Valdés (1853–1938)
Œuvre clé : El Maestrante (1881)
Palacio Valdés a appelé Oviedo "Lancia" dans son roman El Maestrante. Ce nom symbolique fait référence à une ancienne ville asturo-romaine et lui sert à représenter une ville en transformation, coincée entre les formes rigides du passé et les vents de changement du présent.
Pourquoi "Lancia" ?
- Représente une ville provinciale avec des échos classiques, chargée d'histoire, de fierté et de normes sociales oppressives.
- Lui permet de critiquer les coutumes d'Oviedo sans la nommer directement, d'un point de vue littéraire et satirique.
- Évoque l'héritage historique des Asturies tout en critiquant ses conventions sociales.
Thèmes clés :
- Tension entre l'individu et les conventions sociales.
- Critique de l'environnement fermé et élitiste de la ville.
- Conflit entre noblesse de titre et authenticité personnelle.
Ramón Pérez de Ayala (1880-1962)
Œuvre clé : Troteras y danzaderas (1913)
Pérez de Ayala a désigné sa ville natale comme "Pilares" dans plusieurs œuvres, mettant en avant son héritage culturel et universitaire.
Pourquoi "Pilares" ?
- Fait allusion aux piliers, comme symbole de solidité historique.
- Représente la vie intellectuelle et artistique de la ville, contrastant avec le provincialisme de Vetusta.
- Reflète une Oviedo plus cosmopolite liée à la Génération de 14.
Sara Suárez Solís (1925-2000)
Œuvre clé : Camino con retorno (1978)
Sara Suárez Solís a nommé Oviedo comme "Fontán" dans ses récits, prenant le nom de la place la plus typique et populaire de la ville.
Pourquoi "Fontán" ?
- Hommage à l'ambiance traditionnelle et commerciale du Fontán, cœur de l'Oviedo le plus authentique.
- Met en avant la vie quotidienne, les marchés et les coutumes asturiennes.
- Présente une vision affective et populaire, loin du ton critique de Clarín.
Oviedo, une ville aux multiples noms
Chaque appellation littéraire révèle une facette différente d'Oviedo :
- Vetusta : La critique sociale et la décadence morale.
- Lancia : La nostalgie rurale et les tensions sociales.
- Pilares : La tradition intellectuelle et universitaire.
- Fontán : La vie populaire et les coutumes traditionnelles.
Ces noms, plus que de simples fictions, sont des témoignages de l'évolution historique et culturelle d'une ville qui a inspiré les grandes plumes de la littérature espagnole.
Vous voulez approfondir ?
- Parcours littéraire à Oviedo : Visitez les décors de La Regenta ou du Fontán.
- Lectures recommandées :
Oviedo n'est pas seulement une ville, c'est un personnage littéraire !